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l'opéra panique

d'Alejandro Jodorowsky

 

mise en scène Ida vincent

 

 

Pas de panique ! Ce n'est pas un opéra !

         

Une hôtesse de l'air vous accueille et vous avertit que vous allez « traverser une tempête », que « vous avez perdu la mémoire ». Nous partons pour un voyage dans un pays surréaliste, celui d'Alejandro Jodorowsky, réincarné en un maître de cérémonie. Celui-ci transforme alors l'hôtesse de l'air en une patiente, assaillie par trois médecins qui lui ordonnent d'avouer sa faute... S'ensuivent un optimiste et une pessimiste qui vont essayer d'échanger ; un chanteur lyrique soprano qui se confesse ; une femme avec un fusil qui appelle à l'aide… 

 

Ce sont quinze histoires et un auteur qui s'amuse avec malice de ses 32 personnages, les place devant leurs contradictions et les pousse à bout, comme dans le film ''Les nouveaux sauvages'' de Damián Szifron, où chacune des situations dégénère à l’extrême. Mais nous sommes au pays de l'absurde, où l'on prend ses distances avec la réalité pour mieux en faire vibrer le sens, comme dans ''Les deux pessimistes'' qui, à force de se définir en opposition l'une par rapport à l'autre, n'arrivent plus à être ce qu'elles sont :

 

  • Moi je dis « Non ! »

  • Alors moi je dis « Oui ! »

  • Il ne faut pas que ce soit un oui qui soit d'accord avec mon non, mais bien un oui qui s'oppose à mon non.

 

 

Se poser en s'opposant, chercher systématiquement ''à qui la faute'', se contrarier quand ce qui arrive n'est pas comme on voudrait que ce soit... Ce sont ces petits actes de nos vies de tous les jours qui sont ici moqués, tantôt avec tendresse, tantôt avec férocité. Car il n'y a pas à douter, c'est une satire, les situations sont cruellement drôles : le narcissisme d'un comédien mis à mal par une de ses fans, un soldat avide d'obéissance et d'action face à la guerre, un maître qui ne peut échanger avec ses serviteurs qu'à travers une relation sadomasochiste... et la farce est bien là : on en rigole.

Nous rions d'être prisonniers de ces carcans mentaux, de ces miroirs que nous renvoie l'autre, qui nous empêchent d'être nous-mêmes et de vivre notre vie, de cette conscience qui nous rend certes humains mais nous éloigne de l'immédiat, de l'ivresse de l'enfant et du clown,

  • La vie est belle !

  • Oui, très belle !

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